Incarnation : le medium est le message

Les messages des dirigeants n’impriment pas

Chaque dirigeant à un sujet de prédilection, un combat, une marotte. C’est autant un levier d’action que d’incarnation. Il définit le dirigeant, sa personne et son entreprise. En d’autres termes, il devient son message et le fait vivre au gré de ses prises de parole. Jusque-là rien d’extraordinaire, cela va de soi. Depuis janvier 2022, la majorité des dirigeants parlent de numérique, de leurs participations à des salons, forums et autres webinaires ainsi que de leur responsabilité environnementale. Au regard du contexte, c’est dans l’ère du temps et cela fonctionne bien. Pour autant, force est de constater que cela n’imprime pas. Ils peinent à incarner ces thèmes. Trop facile, trop attendu, manque d’authenticité, de sincérité. Il est vrai que tout le monde en parle. Difficile de se singulariser. En revanche, l’Europe, les crises et le pouvoir d’achat sont les trois thèmes qui sont le plus associés aux dirigeants. Dans un contexte impacté par les crises à répétition (Gilets jaunes, Ukraine, covid, grèves multiples, inflation grimpante), ils sont directement associés à ce climat délétère et aux portefeuilles des Français. Vient s’ajouter à cela et en lien direct le sujet de l’Europe. Quel est le rapport ? La crise en Ukraine, forcément et l’achat d’avions américains par l’Allemagne ont suscité grand bruit depuis janvier. Si l’on va plus loin, le rôle des dirigeants dans la situation géopolitique européenne couplée à l’augmentation des salaires des Français (pouvoir d’achat), intrinsèquement liée à leurs fonctions, sont d’ailleurs des sujets de premier plan dans l’Opinion. Tant sur l’Europe, les dirigeants ont saisi le sujet à bras le corps autant sur le pouvoir d’achat, leurs réactions se fait attendre. Allons jusqu’à dire qu’ils font la sourde oreille ! 

Choisir un combat

Pour Michel-Edouard Leclerc, c’est le pouvoir d’achat des Français. Frédéric Jousset c’est la culture. Bris Rocher, la pertinence de l’entreprise à mission. Chaque patron doit définir son combat et en devenir le porte-étendard. Le héraut et le maître. Expert identifié, il sera sollicité par tous les publics, tant les médias que les pouvoirs publics. Si le combat est le bon, juste et sincère, le message imprimera. A contrario, un combat choisi par velléité commerciale et positionnement opportuniste sonneront creux. La crédibilité s’en verra dévaluée, atteinte. Bien choisir son combat, c’est choisir le cap que l’on veut donner à son entreprise et faire corps avec celle-ci. 

Faire passer son message, son combat

Alors comment faire imprimer son message ? On a longtemps parlé d’influence. Or, celle-ci a changé de visage, elle n’est plus ces techniques de l’ombre aux relents de manipulation ou ces discussions de salon cachées derrière un rideau. Elle vise à valoriser au mieux un message et le porter fièrement pour qu’il soit compris des interlocuteurs ciblés. Dans une logique d’action, l’influence n’est plus ce moulin à paroles, elle découle d’une mise en réalisation concrète, d’une transformation sincère et réelle. Parler d’environnement pour parler d’environnement ne risque pas d’imprimer si le dirigeant et son entreprise n’en démontrent pas la réalité par la preuve. Un message, c’est plus que des mots, ce sont des actions, des démonstrations de la réalité de l’entreprise, ses éléments de preuves en somme. 

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